Matthew McConaughey est un acteur, réalisateur, scénariste et producteur de cinéma américain né le 4 novembre 1969 à Uvalde, au Texas, aux États-Unis. Il serait un ami du fondateur et co-PDG de Salesforce, Marc Benioff. Mardi, le Wall Street Journal (WSJ) a publié un rapport selon lequel l'entreprise de logiciels de San Francisco aurait accepté de payer McConaughey 10 millions de dollars par an pour servir de conseiller créatif et de présentateur pour la télévision. Les termes du contrat ne sont pas clairs et l'on ignore quand le contrat a commencé. Le rapport cite simplement des personnes au courant de l'accord avec McConaughey.
Les représentants de Salesforce ont refusé de répondre aux demandes de commentaires. Il est toutefois clair que Salesforce et McConaughey ont une entente. L'année dernière, McConaughey a joué dans la publicité de l'entreprise pour le Super Bowl, revêtant une combinaison d'astronaute à bord d'une montgolfière. Selon le rapport, Salesforce a payé 5 millions de dollars pour diffuser cette publicité, ce que Benioff a considéré comme un prix minime par rapport aux 70 000 employés de la société. Le rapport suggère que le contrat avec McConaughey pourrait résulter des efforts voyants déployés par l'entreprise pour améliorer son profil au fil des ans.
[tweet]<blockquote class="twitter-tweet"><p lang="en" dir="ltr">the march <a href="https://twitter.com/hashtag/TeamEarth?src=hash&ref_src=twsrc%5Etfw">#TeamEarth</a> <a href="https://twitter.com/salesforce?ref_src=twsrc%5Etfw">@Salesforce</a> <a href="https://t.co/X8AAKYIqAI">pic.twitter.com/X8AAKYIqAI</a></p>— Matthew McConaughey (@McConaughey) <a href="https://twitter.com/McConaughey/status/1595431962210029570?ref_src=twsrc%5Etfw">November 23, 2022</a></blockquote> <script async src="https://platform.twitter.com/widgets.js" charset="utf-8"></script>[/tweet]
Bien que la plupart des consommateurs n'aient pas d'expérience directe de l'offre logicielle de Salesforce, la société est devenue un nom reconnaissable - du moins dans la bulle de la Silicon Valley - grâce à une stratégie marketing qui s'appuie sur de grands noms. Dès 2003, la société a commencé à organiser une conférence de plusieurs jours dans le centre de San Francisco, qui a attiré des personnalités comme l'ancien président Barack Obama et le PDG d'Apple Tim Cook. McConaughey et le musicien Wil.I.Am - très impliqué dans l'industrie technologique - auraient également pris part à des discussions stratégiques de haut niveau chez Salesforce.
McConaughey a également joué dans une autre publicité télévisée de Salesforce visant à promouvoir le développement durable, diffusée pendant les matchs de la NFL (National Football League) des États-Unis à l'occasion du dernier Thanksgiving. En plus de la date du début du contrat, l'on ignore à combien s'élèvent les paiements à McConaughey jusqu'à présent. Salesforce doit publier ses résultats trimestriels mercredi et subit une pression intense de la part d'investisseurs activistes qui cherchent à maximiser leurs profits. Selon certains analystes, Salesforce pourrait avoir des contrats avec d'autres acteurs et est loin d'être la seule entreprise à utiliser de telles méthodes.
Selon le rapport du WSJ, l'accord avec McConaughey était suffisamment important pour être approuvé par le comité de rémunération de Salesforce. Benioff aurait nié avoir un quelconque rôle dans cette transaction. Critiquant l'arrangement entre Salesforce et McConaughey, la journaliste Katie Bindly a déclaré : « c'est fou de penser qu'il y a un an, j'écrivais sur Salesforce qui lançait une retraite de bien-être pour les employés. Les temps ont bien changé (et la retraite n'existe plus), mais ils paient toujours McConaughey 10 millions de dollars par an pour jouer un rôle de conseiller ». Le rapport intervient alors que Salesforce est en pleine période de licenciements.
Au début de l'année, Salesforce a annoncé son intention de licencier environ 10 % de ses effectifs dans le cadre d'un effort de restructuration. Selon le rapport, Benioff a évoqué une proposition - abandonnée par la suite - visant à classer les employés et à licencier systématiquement les moins performants. Cette année, l'entreprise a supprimé un certain nombre de commodités dans le cadre des restrictions budgétaires, notamment les journées "bien-être" et les baristas internes, et a coupé les liens avec une retraite d'entreprise qu'elle vantait encore l'automne dernier. Le rapport n'a pas précisé si l'arrangement avec McConaughey était réexaminé.
Salesforce a ajouté environ 30 000 employés entre le début de 2020 et la fin de l'année dernière, soit une augmentation d'environ 60 %. Environ 8 000 personnes ont été affectées par les licenciements. Au début du mois, le 3 février, il a été signalé que plusieurs employés ont appris qu'ils avaient été licenciés par l'éditeur de logiciels. Des rapports sur le sujet ont rapporté qu'environ 4 000 utilisateurs avaient disparu du canal Slack de Salesforce en seulement deux jours. Selon certaines estimations, au début de l'année 2022, Salesforce comptait 73 541 employés. Les licenciements devraient permettre à l'éditeur de logiciels de réduire ses coûts.
« Il est malheureux de devoir dire au revoir à des personnes qui, dans de nombreux cas, sont vos amis et avec qui vous entretenez des relations. Toutefois, en fin de compte, le succès de l'entreprise doit être primordial », a déclaré Benioff lors d'une interview. Les actions de Salesforce sont en hausse de 23 % depuis le début de l'année, mais elles ont tout de même chuté de 22 % au cours des 12 derniers mois, et ont perdu environ la moitié de leur valeur depuis le sommet atteint en novembre 2021. À titre de comparaison, l'indice Dow Jones Industrial Average, dont Salesforce est une composante, a perdu 1,5 % en 2023 et 1,9 % au cours de l'année écoulée.
Dans une interview accordée au New York Times ce mois-ci, Benioff a révélé la façon dont il a géré la responsabilité des licenciements : une désintoxication numérique lors d'un voyage de 10 jours en Polynésie française. Pour ceux qui l'ignorent, la "désintoxication numérique" est une tendance qui consiste à renoncer à l'utilisation de tout appareil numérique - comme les téléphones, les tablettes ou les ordinateurs - pendant un certain temps, généralement dans le but de réduire sa dépendance à l'égard de ces appareils ou des médias sociaux. Le terme s'est popularisé au cours de ces dernières années, notamment pendant la pandémie.
« Nous sommes tellement dépendants de nos appareils (du moins, je le suis) que c'est très libérateur de les laisser derrière soi pendant un certain temps », a écrit le PDG de Salesforce au NYT dans une série d'entretiens. La désintoxication numérique de Benioff offre un aperçu intéressant de la façon dont un PDG du secteur de la technologie a navigué dans une période de changement au sein de l'entreprise, en recherchant une période temporaire de calme, sans communication numérique. Le rapport mentionne qu'après les licenciements, Benioff a organisé une réunion d'entreprise virtuelle au cours de laquelle il a parlé pendant environ 2 heures.
Les déclarations de Benioff au NYT ont fait l'objet de nombreuses critiques. Certains critiques, qui se présentent comme d'anciens employés de Salesforces, affirment que Benioff n'a pas fait preuve de leadership lors de l'annonce des licenciements ni lors de la réunion. « Le leadership réel est présent et pris en compte dans les pires moments et la seule raison pour laquelle vous fuyez sur une île éloignée de votre "vie numérique" est que vous craignez d'être le prochain à être licencié », a écrit un critique. Pour d'autres, le PDG de Salesforce a choisi le mauvais moment pour sa cure, alors que les licenciements sont toujours en cours dans l'entreprise.
« Le moment et la structure de ces vacances semblent spécifiquement conçus pour éviter certaines des conséquences de cette décision, ce qui semble égoïste. De plus, l'image est plutôt mauvaise. Benioff vient de supprimer les moyens de subsistance d'un grand nombre de personnes (et a probablement rendu le travail des employés restants plus difficile), puis il est immédiatement parti s'amuser d'une manière extrêmement riche. Un meilleur dirigeant ferait quelque chose qui montre une certaine solidarité, et prendrait ses vacances plus tard », a écrit un autre critique. D'autres comprennent toutefois la décision du PDG de prendre des congés.
En dehors de Salesforce, de nombreuses entreprises technologiques - dont Amazon, Google, Microsoft, Meta, Twitter, Wipro et eBay - ont annoncé qu'elles réduisaient leurs effectifs afin de réduire leurs coûts et de survivre à des conditions économiques turbulentes.
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Que pensez-vous du contrat entre Salesforces et l'acteur Matthew McConaughey ?
Selon vous, ce contrat est-il justifié ? Ou est-il trop juteux pour un rôle de "conseiller créatif et de consultant pour la télévision" ?
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