Broadcom a finalisé le rachat de VMware pour 61 milliards de dollars en novembre dernier. Le rachat a été suivi rapidement d'annonces sur la manière dont Broadcom prévoit de réorganiser la société de virtualisation en plusieurs divisions. Un mois plus tard, il a été rapporté que Broadcom a résilié tous les contrats existant avec les partenaires VMware et que certains revendeurs/fournisseurs de solutions passeraient à son propre programme, mais sur invitation uniquement, à partir de février 2024. Ni les partenaires VMware (qui vendent les produits VMware aux clients finaux) ni les clients ne savent ce qu'il adviendra des relations commerciales.
Le chaos absolu semble régner chez VMware. Le mois dernier, Broadcom a annoncé la fin des licences perpétuelles de VMware et le passage aux souscriptions à des abonnements. Dans un article publié le 15 janvier, VMware a confirmé qu'il met fin à un large éventail de produits en "fin de disponibilité" et que "ces produits ne sont plus disponibles à l'achat". Après l'acquisition, Broadcom a laissé entendre qu'il mettrait en œuvre une politique de rationalisation et de simplification du portefeuille de VMware. Par conséquent, le portefeuille de la société de virtualisation sera réduit à quelques offres qui, selon Broadcom, seront axées sur sa meilleure technologie.
VMware a dressé la liste des 56 produits et plateformes VMware qui disparaissent : « toutes les options de licence - y compris les licences perpétuelles, les licences de support et d'abonnement (SnS), les licences SaaS/hébergées et les abonnements, ainsi que toutes les éditions, suites et paramètres de tarification de chaque produit, sauf indication contraire - sont incluses dans cette annonce. Ces produits ne sont plus disponibles à l'achat ». VMware (Broadcom) a également déclaré dans sa courte note : « à l'avenir, au moment du renouvellement, les clients se verront proposer les meilleurs produits d'abonnement pour répondre à leurs besoins ».
Il est dit "non disponible à l'achat" et les utilisateurs se verront recommander un produit d'abonnement à utiliser à la place. L'annonce semble "horriblement floue" et les utilisateurs peinent à en saisir tout le sens. De plus, cette décision intervient alors que les clients et les partenaires de distribution ont été ébranlés par l'ampleur du remaniement stratégique mis en œuvre par Broadcom depuis l'acquisition ; de nombreux clients et partenaires déplorent un manque total de clarté sur la direction que prend VMware, les produits à venir et les prix. L'article annonce la fin de la disponibilité de toutes les options de licence pour les produits VMware suivants :
- VMware vSphere Enterprise Plus ;
- VMware vSphere+ ;
- VMware vSphere Standard (hors abonnement) ;
- VMware vSphere ROBO ;
- VMware vSphere Scale Out ;
- VMware vSphere Desktop ;
- VMware vSphere Acceleration Kits ;
- VMware vSphere Essentials Kit ;
- VMWare vSphere Essentials Plus Kit (à l'exclusion de la nouvelle offre de souscription) ;
- VMware vSphere Starter/Foundation ;
- VMware vSphere with Operations Management ;
- VMware vSphere Basic ;
- VMware vSphere Advanced ;
- VMware vSphere Storage Appliance ;
- VMware vSphere Hypervisor ;
- VMware Cloud Foundation (à l'exclusion d'une nouvelle offre de souscription de VCF) ;
- VMware Cloud Foundation for VDI ;
- VMware Cloud Foundation for ROBO ;
- VMware SDDC Manager ;
- VMware vCenter Standard ;
- VMware vCenter Foundation ;
- VMware vSAN ;
- VMware vSAN ROBO ;
- VMware vSAN Desktop ;
- VMware HCI Kit ;
- VMware Site Recovery Manager ;
- VMware Cloud Editions/Cloud Packs ;
- VMware vCloud Suite ;
- VMware Aria Suite (anciennement vRealize Suite) ;
- VMware Aria Universal Suite (anciennement vRealize Cloud Universal) ;
- VMware Aria Suite Term ;
- VMware Aria Operations for Networks (anciennement vRealize Network Insight) ;
- VMWare Aria Operations for Networks Universal (anciennement vRealize Network Insight Universal) ;
- VMware vRealize Network Insight ROBO ;
- VMWare Aria Operations for Logs (anciennement vRealize Log Insight) ;
- VMware vRealize Operations 8 Application Monitoring Add-On ;
- VMware Aria Operations ;
- VMware Aria Automation ;
- VMware Aria Automation for Secure Hosts add-on (anciennement SaltStack SecOps) ;
- VMware vRealize Automation SaltStack SecOps add-on ;
- VMware Aria Operations for Integrations (anciennement vRealize True Visibility Suite) ;
- VMware Cloud Director ;
- Cloud Director Service ;
- VMware NSX ;
- VMware NSX for Desktop ;
- VMware NSX ROBO ;
- VMware NSX Distributed Firewall ;
- VMware NSX Gateway Firewall ;
- VMware NSX Threat Prevention to Distributed Firewall ;
- VMware NSX Threat Prevention to Gateway Firewall ;
- VMware NSX Advanced Threat Prevention to Distributed Firewall ;
- VMware NSX Advanced Threat Prevention to Gateway Firewall ;
- VMware NSX Advanced Load Balancer (à l'exclusion de l'abonnement, SaaS)
- VMware Container Networking Enterprise with Antrea ;
- VMware HCX ;
- VMware HCX+.
Ces produits ne sont plus disponibles à l'achat. Le serveur ESXi pour la virtualisation s'appelle désormais vSphere Hypervisor (ESXi 7.x et 8.x). Dans la communauté, il est question de savoir si le plan gratuit de ESXi (ESXi Free) sera abandonné ou non. En interprétant l'annonce de Broadcom, la licence ESXi Free est également morte. ESXi s'appelle maintenant VMware vSphere Hypervisor, et ce produit est mentionné ci-dessus. Ce produit sera abandonné dans la version payante. L'on suppose que la version gratuite d'ESXi sera également abandonnée. Certains produits de virtualisation, comme VMware Player et VMware Workstation, ne sont pas mentionnés.
En outre, les changements mis en œuvre par Broadcom induisent des perturbations majeures sur le marché. « Les perturbations du marché s'avèrent plus importantes que prévu », explique Jason Adar, analyste de la banque d'investissement William Blair, dans une note aux clients, suggérant que Nutanix serait le grand gagnant : « la communauté [des revendeurs] considère que Nutanix Cloud Platform et Nutanix AHV (Acropolis Hypervisor) disposent d'une marge de manœuvre de plusieurs années pour prendre des parts de marché à VMware (respectivement à vSAN et ESX) ». Certains clients de VMware se disent dépités et envisagent des alternatives.
Adar a poursuivi : « les clients [de VMware] commencent déjà à envisager des alternatives et à planifier l'abandon de leur dépendance historique à l'hyperviseur ESX dominant de VMware, l'activité du canal Nutanix de Cisco étant montée en flèche à la suite d'un récent partenariat ». Entre-temps, Broadcom cherche à se débarrasser de l'unité informatique "utilisateur final" de VMware pour un montant estimé à 5 milliards de dollars. Cela comprend ses offres Workspace ONE et Horizon, ainsi qu'un ensemble de produits de bureau virtuel. Selon un récent rapport de Bloomberg, plusieurs sociétés d'investissement en capital-risque seraient intéressées.
Certains critiques accusent Broadcom de vouloir saboter VMware. « Il semble que la réputation de Broadcom de détruire des marques et d'escroquer les clients perdure. Avec ce changement, vous ne pourrez pas arrêter de payer. Le moment où vous arrêtez est le moment où vous perdez le droit d'utiliser le logiciel. Cela met aussi tout le pouvoir entre les mains de Broadcom, car ils peuvent tout simplement augmenter l'abonnement sans se soucier de votre capacité à le payer. Avec l'ancienne licence perpétuelle, vous pouviez utiliser le logiciel, mais sans assistance ni mises à jour. Aujourd'hui, il n'est plus possible d'acquérir une telle licence », note un critique.
Un autre ajoute : « je suis en train de discuter avec mes collègues de travail de cette question et du fait que nous devrions commencer à planifier de nous en éloigner si possible. VMware était comme Linux pour les nuls, ou pour la plupart des entreprises basées sur Microsoft qui n'osent pas considérer Linux comme une chose, mais qui ont quand même besoin de virtualisation. Aujourd'hui, nous devons faire la part des choses, Broadcom l'a juste acheté pour les secouer, saigner des dollars dans des navets, et rien de plus. Les gens paieront Broadcom pour qu'il leur soit difficile de migrer raisonnablement comme ils le devraient, et Broadcom le sait ».
« Travaillant comme ingénieur en électronique dans une entreprise relativement petite, je conseille toujours d'éviter les marques comme Broadcom et Intel. Elles sont arrogantes et négligent les petits clients », peut-on lire dans les commentaires. Il est important de noter que l'article annonçant la décision de VMware a depuis été supprimé ; le lien renvoie à une adresse introuvable. « Ils ont supprimé le billet. Peut-être que l'on réfléchit à la possibilité de supprimer tout ce qu'ils proposent ? », s'interroge un critique.
Source : VMware
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