Mourad Jaakou, EMEA VP Presales Consulting, Axway
Face à la situation persistante observée depuis deux ans, les entreprises du monde entier ont dû opérer une mutation numérique rapide, afin de présenter une nouvelle version numérisée d'elles-mêmes à leurs parties prenantes. Cependant, l'adoption de nouvelles technologies et de nouveaux modèles d'entreprise se heurte souvent à des systèmes existants obsolètes ou inadaptés qui constituent une entrave au dynamisme numérique. Selon une étude récente publiée par GetApp, 31 % des entreprises ont d’ailleurs l'intention de remplacer leurs logiciels parce que les systèmes existants ne répondent plus aux besoins de l'entreprise.
Le problème, c'est qu'il n'est pas toujours possible de procéder à un remplacement global ou même très ciblé des technologies, que ce soit parce que les budgets ne le permettent pas, ou bien encore parce que la technologie existante est tellement ancrée dans l'infrastructure ou les processus actuels que tout changement est extrêmement complexe. Difficile dans ces conditions pour certaines entreprises d’adopter de nouvelles solutions.
C'est là que les interfaces de programmation d'applications peuvent combler le fossé de la transformation. Les API offrent de nouvelles capacités de communication aux systèmes existants et peuvent ouvrir de nouvelles perspectives lorsque des systèmes modernes sont mis en œuvre. Non seulement elles peuvent contribuer à transformer activement l'architecture informatique, mais elles peuvent aussi s'intégrer à un système existant pour minimiser les perturbations de l'entreprise. Toutefois, sans un niveau de qualité constant, une interface logicielle est inutile. Pour répondre à ce besoin, une passerelle API est nécessaire. Il s'agit d'un programme situé en amont et qui sert de point d'entrée unique pour les API et microservices de back-end définis (qui peuvent être à la fois internes et externes).
Cette dernière est essentielle au processus car elle contribue à garantir la performance, la disponibilité et l'évolutivité des API en permettant aux entreprises d’assurer une disponibilité de ses services avec des niveaux de support uniformes, notamment pour ce qui concerne la gestion du trafic, la transformation et l'intégration du système.
Ce faisant, la passerelle agit comme un protecteur en appliquant la sécurité tout en assurant l'évolutivité et la haute disponibilité. En effet, celle-ci prend toutes les demandes d'API d'un client, détermine quels services sont nécessaires et les combine en une expérience unifiée et transparente pour l'utilisateur.
Réussir sa transformation numérique
Derrière cette tendance à la mode, et ce terme un peu “fourre-tout”, se cache un large éventail d'activités et de priorités, à commencer par la modernisation de l'infrastructure informatique. Si cet objectif est certainement au cœur des efforts de nombreuses entreprises, il existe plusieurs façons d'obtenir les résultats escomptés.
Les API, par exemple, constituent un moyen éprouvé de combler le fossé entre les systèmes utilisés couramment et les technologies numériques modernes, en redynamisant les services existants afin qu'ils répondent plus efficacement aux besoins de l'entreprise et de ses clients. Concrètement, il peut s'agir de fournir des applications anciennes par le biais d'une infrastructure web ou mobile, ou d'adopter des microservices pour déployer des fonctionnalités innovantes avec agilité et rapidité.
Ainsi, alors que les systèmes en place peuvent constituer un obstacle aux stratégies de transformation numérique, une solution basée sur les API permet de tirer le meilleur des deux mondes : la possibilité de maintenir la cohérence tout en modernisant les performances opérationnelles.
Dès lors, par où les équipes doivent-elles commencer ? Il convient dans un premier temps d'identifier les technologies anciennes, et déterminer, dans un second temps, à quel moment elles sont devenues obsolètes. Dans un troisième temps, il sera nécessaire de déterminer où la transformation basée sur les API peut être réalisée. Certains problèmes et éléments révélateurs peuvent aider dans ce processus de décision.
Les applications qui ne permettent plus d'accéder facilement et en toute sécurité aux données, que ce soit en interne ou en externe, doivent être traitées en priorité. De même, si elles ne peuvent pas prendre en charge des API légères utilisant des normes communes telles que REST/JSON pour accéder aux données, il convient de tirer la sonnette d'alarme : elles ne sont plus adaptées à l'environnement numérique moderne. Les équipes qui s'engagent dans ce processus se rendent souvent compte qu'il sera difficile de déployer rapidement les changements sans compromettre la plate-forme existante.
Il s'agit là d'un autre signe évident que l'application utilisée n'est pas à la hauteur du niveau de performance requis par les stratégies de microservices actuelles. D’où l’intérêt d’envisager les API qui peuvent prolonger la durée de vie des systèmes pour offrir les capacités de communication transformationnelles dont les entreprises ont besoin. Ce faisant, les équipes informatiques peuvent se concentrer sur un scénario gagnant-gagnant dans lequel leur infrastructure peut être modernisée pour atteindre les objectifs commerciaux, avec un minimum de perturbations pour l'entreprise.
Les limites d’une pratique statique des API
Si les API permettent aux entreprises de s'adapter rapidement à un environnement en mutation et d'offrir une expérience de premier ordre de leur écosystème à leurs employés, clients et partenaires, les organisations du monde entier sont confrontées aux réalités de la complexité de ces interfaces. Selon une étude récente, les entreprises font aujourd'hui appel à trois fournisseurs de gestion d'API différents à la fois, et en utiliseront probablement quatre dans les deux prochaines années.
L'augmentation de la maturité numérique s'accompagne d'une complexité accrue qui crée des goulots d'étranglement à cause des programmes d'API qui fonctionnent de manière disjointe ou en silo dans plusieurs parties de l'entreprise. En raison du nombre considérable d'API, de la multiplicité des passerelles d'API, de l'absence de normes de sécurité communes et de catalogue commun pour tout indexer, de nombreuses entreprises sont confrontées voient leurs processus d’innovation ralentis ou bloqués, car les développeurs ont du mal à réutiliser les ressources. Cela se traduit par une grande complexité opérationnelle, des risques de sécurité accrus et un manque inquiétant de visibilité et de gouvernance centralisées.
Centraliser, la clé pour maîtriser la complexité des API
Les entreprises doivent mettre en place une stratégie d'interfaces claire qui facilite la création, le contrôle et la consommation des API. Tout comme pour les architectures informatiques modernes en général, l'objectif doit être d'arrêter de construire des systèmes et de commencer à cultiver des écosystèmes. En d'autres termes, il faut centraliser autant que nécessaire et décentraliser autant que possible afin de fournir davantage de valeur à l'entreprise grâce aux interactions entre applications. Les entreprises peuvent créer des expériences numériques entièrement nouvelles qui utilisent ce que les portails modernes et les expériences mobiles ont de mieux à offrir. Ce qui est vital, cependant, c'est qu'elles peuvent le faire sans avoir à réorganiser laborieusement l'infrastructure existante du back-end.
Pour progresser plus rapidement, les entreprises doivent trouver des moyens d'adopter la gestion du cycle de vie des API et de gérer et gouverner efficacement plusieurs passerelles d'API, leurs environnements informatiques de cloud hybride et d'autres écosystèmes tiers. Ce n'est qu'alors qu'elles pourront tirer parti de la véritable promesse des interfaces pour libérer plus rapidement de la valeur et réutiliser les investissements existants pour créer de nouvelles opportunités et générer de nouveaux profits.
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Voir aussi :
Les API - les bons élèves de la transformation numérique des entreprises, par Mourad Jaakou, Presales Manager d'Axway
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