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Adieu Microsoft : le Schleswig-Holstein mise sur l'open source et économise 15 millions d'euros en frais de licence
En migrant des solutions du géant technologique vers des logiciels libres et open source

Le , par Patrick Ruiz

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L’heure est au bilan au niveau de l’Etat allemand du Schleswig-Holstein après les annonces initiales selon lesquelles ce dernier a décidé de passer de Microsoft Windows et Microsoft Office à Linux, Libre Office et d’autres logiciels libres et open source. Dans les chiffres, cet Etat a déjà réussi la migration de 80 % (sur un lot de 30 000) des postes de travail de son administration publique, soit 15 millions d’euros d’économies en frais de licence. Grosso modo, l’opération est jusque là un succès qui ne semble toutefois pas être accompagné d’un effet de masse de nature à mettre Linux et l’open source plus en avant qu’ils ne le sont face aux solutions propriétaires. En effet, d’une initiative à l’autre, des points communs émergent : hésitations, rétropédalages de Linux à Windows. Quelles raisons expliquent ces échecs d’abandon des solutions Microsoft pour le libre et l’open source ? Supériorité des solutions Microsoft ? Lobbying pro Microsoft ?

Les 20 % restants des postes de travail de l’administration du Schleswig-Holstein continuent de dépendre des programmes Microsoft tels que Word ou Excel car certaines applications spécialisées requièrent ces programmes d'un point de vue technique. C’est l’un des goulots d’étranglement auxquels les administrations font face dans ce type de projets à côté de celui de la résistance au changement des utilisateurs. En effet, il y a que sur le papier, la migration de 80 % des postees de travail de l’administration a été effectuée, mais bien moins de 80 % des employés sont désormais capables de les utiliser correctement. Un budget de 9 millions d’euros sera dégagé des économies d’achat des licences Microsoft pour les besoins de formation du personnel sur la période de 2026.



L’État allemand du Schleswig-Holstein a lancé cette politique dès 2024. Ce Land a d’abord migré vers LibreOffice, puis amorcé une transition complète vers Linux sur 30 000 postes de travail. L’initiative faisait suite à celle de la ville de Munich, dont le projet LiMux avait échoué par manque de coordination et de soutien politique durable.

Pour mémoire, en 2017, le conseil municipal de Munich a pris la décision d’abandonner LiMux, la distribution de Linux créée spécialement pour la ville, afin d’adopter pleinement Windows 10. Les élus de la ville avaient, à l’époque, voté à une majorité de 50 contre 25 la migration de l’ensemble des postes alors sous Linux vers Windows 10. Après Munich, en 2018, une importante migration de Linux vers Windows a été annoncée en Basse-Saxe, un État fédéré d'Allemagne.

Les autorités ont expliqué qu’un grand nombre des agents de terrain et des services de support téléphonique du Land utilisait déjà Windows et que de ce fait, il paraissait tout à fait logique de procéder à une standardisation. « L'unification des systèmes de postes de travail existants simplifiera les procédures et facilitera le développement logiciel pour le réseau KONSENS », avait expliqué un porte-parole du ministère des Finances de la Basse-Saxe.


Le Danemark est lancé dans un processus similaire à celui de l’Etat allemand du Schleswig-Holstein

La responsable du ministère danois de la numérisation a déclaré à mi-parcours de l’année que son département allait se détacher de Microsoft, en commençant par LibreOffice.

Dans une interview accordée au journal danois Politiken, Caroline Olsen, la ministre des Affaires numériques du pays, a déclaré qu'elle envisageait de montrer l'exemple et de commencer à supprimer les logiciels et les outils Microsoft du ministère. La ministre a déclaré au quotidien danois Nordyske de Jutland qu'il était prévu que la moitié des ordinateurs du personnel (y compris le sien) soient équipés de LibreOffice à la place de Microsoft Office 365 dès le premier mois, l'objectif étant de procéder à un remplacement total d'ici la fin de l'année.

Étant donné qu'au début de l'année, le président américain Donald Trump a évoqué à plusieurs reprises la possibilité de la prise de contrôle du Groenland, un territoire autonome du Danemark, il semble tout à fait compréhensible que le pays s'intéresse nettement plus à la souveraineté numérique comme l'a expliqué le gourou danois de Ruby, David Heinemeier Hansson, plus tôt ce mois-ci :

« La récente mise à l'écart du procureur général de la CPI, sur ordre de l'administration américaine, n'aurait pas pu arriver à un pire moment pour Microsoft. Un mois auparavant, les responsables de Redmond avaient tenté d'assurer à l'Europe que tout allait bien. Que toute spéculation sur le fait que les Européens pourraient être coupés de l'infrastructure numérique critique n'était que peur, doute et incertitude. Puis, tout ce que les Européens craignaient de voir arriver s'est produit à La Haye. Oups !

« Les assurances de Microsoft se sont heurtées à la réalité et c'est la réalité qui l'a emporté.

« Cette réalité, c'est que toutes les administrations américaines ont le pouvoir de déconnecter n'importe quel individu, entreprise ou gouvernement étranger de l'infrastructure numérique fournie par les grandes entreprises américaines. En ce sens, il est donc inutile de blâmer Microsoft pour le pouvoir de sanction dont est investi le Bureau ovale. Mais nous pouvons certainement lui reprocher d'avoir enfumé l'Europe sur les risques.

« Ce qui est plus important que l'attribution des responsabilités, c'est de sortir l'Europe de l'impasse dans laquelle elle se trouve. Le continent est désespérément dépendant des Big Tech américaines, même pour les infrastructures numériques les plus élémentaires. Si cette administration américaine, ou la suivante, décide d'utiliser à nouveau son pouvoir de sanction, l'Europe se trouve dans un véritable pétrin. Et avec les actions entreprises contre la CPI à Haag, l'Europe serait négligente d'ignorer la menace.

« Le Danemark encore plus. Ce n'est un secret pour personne que les tensions entre le Danemark et les États-Unis sont à un niveau historique. Trump ne cesse de répéter qu'il souhaite s'emparer du Groenland par tous les moyens possibles. Les services de renseignement américains ont reçu l'ordre d'intensifier leur espionnage du Danemark et du Groenland. Naturellement, les Danois sont effrayés. Ils ont raison de l'être !

« Quoi qu'il arrive avec le Groenland, les négociations commerciales ou les désaccords géopolitiques, l'Europe aurait tout intérêt à devenir numériquement souveraine. Cela ne signifie pas qu'il faille se couper de toute technologie...
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